PRATICIENS DE LA SANTE PUBLIQUE
Grève nationale le 18 décembre
Le secteur de la santé s’apprête à connaître une fin d’année fortement agitée. Après les paramédicaux qui ont décidé d’une grève de trois jours à partir du 24 décembre, les praticiens de la santé publique les rejoignent au front de la contestation pour un arrêt de travail d’une journée, le 19 du mois en cours.
M. Kebci-Alger (Le Soir) - C’est là l’une des résolutions du conseil national du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), réuni depuis jeudi dernier en session ouverte. Un retour à la contestation rendu inévitable, expliquait, hier, le président du syndicat, lors d’une conférence de presse, pour qui la grève constituait l’ultime opportunité pour se faire entendre auprès d’une tutelle qui reste de marbre aux sollicitations d’une entrevue. La toute dernière en date, après celles des 21 octobre et 28 novembre écoulés, remonte à ce dimanche même. Cette journée nationale de grève constitue juste une alerte, poursuit Lyès Merabet, «à l’effet d’amener la tutelle à la table des négociations. Autrement dit, le SNPSP pourrait surseoir à ce mot d’ordre si le ministre concédait, entre-temps, à s’entretenir». Parallèlement à cette grève d’une journée, les praticiens de la santé publique solliciteront le tribunal administratif pour contraindre, selon Merabet, la tutelle à honorer ses engagements, notamment l’application des articles 19 et 25 du statut particulier permettant, entre autres, l’accès automatique au grade de «principal», l’accès au grade de praticien «en chef» pour les praticiens médicaux généralistes ayant 15 ans d’ancienneté au 31 décembre 2010 et l’accès au titre de docteur en médecine dentaire et en pharmacie pour l’ensemble des chirurgiens- dentistes et pharmaciens en exercice. Et pas que cette revendication d’ordre socioprofessionnel que les praticiens de la santé publique ont consignée dans leur plateforme de revendications dont la prise en charge par la tutelle est jugée au point mort.
Cette dernière comporte également la nécessité de l’amendement du décret exécutif n°393/09 du 24 novembre 2009 portant statut du praticien généraliste de santé publique, conformément au projet de statut négocié et ratifié en commission mixte (ministère de la Santé-SNPSP) le 15 mars 2011, la promulgation du régime indemnitaire général (prime de garde et indemnité de risque de contagion), l’octroi, régulièrement, au profit des praticiens généralistes de santé publique de quotas de logements de fonction non cessibles dans les wilayas de l’intérieur du pays, du sud, voire même dans certaines régions enclavées du nord, à l’instar des autres corps de la Fonction publique, et la levée de toutes les situations d’entrave au libre exercice du droit syndical. Les praticiens de la santé publique ne se limitent pas dans leur processus revendicatif à l’aspect exclusivement socioprofessionnel puisqu’ils tiennent à interpeller leur tutelle quant à la situation lamentable du système de santé.
Un système que Merabet n’a pas hésité à qualifier de perverti, fonctionnant au jour le jour, en raison d’«une instabilité chronique au niveau de l’encadrement». Pour le patron du SNPSP, le secteur de la santé souffre d’une multitude de problèmes, qui va du manque de médicaments, à la prise en charge des cancéreux et des malades chroniques en passant par l’insécurité qui va crescendo. Autant de contraintes qui déteignent inévitablement sur la prise en charge du malade. Aussi, le SNPSP est en concertation avec d’autres entités syndicales du secteur en vue d’une action commune, sous forme de sit-in et de rassemblements.
M. K.
Source: journal le soir