Les adresses Web s'ouvrent aux alphabets du monde Quarante ans après la création du Web, l'organisme international en charge de la gestion d'Internet, l'Icann, a décidé d'accepter le dépôt de noms de domaine rédigés avec des alphabets arabe, chinois, ou russe, et ce à partir du 16 novembre.
L'Icann, l'organisme qui régule au niveau mondial les adresses et noms de domaine sur Internet, a annoncé, ce vendredi, que ceux-ci pourront dorénavant être écrits et créés avec des caractères arabes, chinois ou russes, et non plus uniquement avec un alphabet latin comme depuis la date de création du Web il y a 40 ans.
"Ce n'est que le premier pas, mais c'est un mouvement historique vers l'internationalisation d'Internet", se réjouit le président de l'Icann, Rod Beckstrom, depuis Séoul où l'organisme s'est déplacé pour une conférence de six jours.
1,6 milliard d'utilisateursInternet compte aujourd'hui 1,6 milliard d'utilisateurs, mais plus de la moitié ne parlent pas une langue basée sur un alphabet en caractères romains, selon l'organisme. Mais désormais'"Internet appartient à tout le monde", indifféremment du langage.
En test depuis 2007, ce changement censé faciliter l'utilisation pour les internautes non-anglophones devrait être opérationnel vers le milieu de 2010. Dès le 16 novembre, les nouveaux noms de domaine en caractères non latins pourront être déposés.
"Extraordinairement compliqué""Il faut comprendre combien cette internationalisation est extraordinairement compliquée au niveau technique", a avoué Dengate Thrush, en charge du dossier à l'Icann.
Si l'organisation juge cette évolution nécessaire, la complexité ajoutée est pointée du doigt par plusieurs experts en sécurité, qui réclament la correction des faiblesses actuelles avant l'élargissement à d'autres alphabets.
Longtemps critiquée pour ses liens étroits avec Washington, l'organisation à but non lucratif a gagné, début octobre, davantage d'indépendance face au département du Commerce américain, suite à la signature le 30 septembre de nouveaux accords permettant une gouvernance internationale. Une petite révolution pour l'Icann, saluée notamment par la Commission européenne, ainsi que plusieurs personnalités dont Eric Schmidt, PDG de Google, ou Vint Cerf, reconnu co-inventeur d'Internet.
A Séoul, les membres de l'Icann doivent également discuter des nouvelles extensions personnalisables des noms de domaines.
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