Forum des étudiants en médecine dentaire |
|
| La Poésie Arabe | |
| | Auteur | Message |
---|
Scolastique
Messages : 229 Localisation : Στοα Ποικιλέ ! Classe : Etudiant(e) en Médecine Inscrit le : 30/12/2009
| Sujet: La Poésie Arabe Mer 30 Déc 2009 - 20:37 | |
| Il est une proposition que je n'ai pas à rougir de soutenir..et à propos de laquelle je ne crains pas que l'on m'intente un Procès...c'est que d'une façon générale; les Arabes et Ceux qui parlent Arabe ont un sens de la poésie plus poussé que les autres poètes du monde entier...mon jugement ne saurait être généralisé à l'ensemble de la production littéraire de ces derniers..mais reste -ce me semble- de grande valeur!!! Ceci dit que j'ai vu des gens considérer la Poésie Non -Arabe comme négligeable et traiter avec le plus grand mépris ceux qui la transmettent. mais je n'ai jamais observé ce comportement que chez les Amateurs de poésie totalement "Opaques" à la valeur intrinsèque des poèmes transmis....Abû Âmr Ash-chaybanî un des plus grand Philologues Musulmans et un maître de l'école grammaticale de Kûfah s'était pris un jour de deux Vers Romains..et s'est mis à les répéter à longueur de journée...et au cours de la prière communautaire de Venderedi...il charga quelqu'un de lui apporter sur-le-champs un Calame et un cahier pour les transcrire de peur de les oublier.... les vers disait:
Ne considère jamais la mort comme une mort par vieillesse!!! La mort n'est rien d'autre que la question-même... que les hommes se posent Chaqu'une d'elle est mort ;et la mort fatidique et la question qui blesse Mais celle-ci est plus scandaleuse ..à cause de l'absurdité de la chose!
Le poète ici s'indigne de ceux qui s'intérrogent à propos de la mort de quelqu'être" comment se fait-il qu'il est mort..il était jeune...il était fort!!!!!" La mort -selon le poète- ne s'explique point..et les gens qui s'y intérrogent sont plus morts que le mort lui -même.... Le vénérable Shaykh a considéré ces vers du point de vue du thème poétique et lui a accordé sa préférence.Or, les thèmes poétiques sont les lieux communs ,des clichés, qu'on trouve à tous les coin de la rue.L'Arabe comme le Non-Arabe ..le Villageois comme le Citadin les connaissent.Tout le problème consiste - à mon humble avis- en le respect et le maintien de la mesure "Elwazn", le choix des mots..l'aisance de l'élocution..la grande fluidité...l'authenticité du don et le Moule remarquable dans lequel le thème est coulé...car la poésie est une technique artistique , une "Téchné"..et une manière de tissage..... On demanda un jour à Al-Khalil ibnou Ahmed Elfarahidi -le philologue qui a conçu le premier les mesures et les cadences de la poésie Arabe- on lui demanda: (comment se fait-il que tu ne composes pas de poésie?) il répondit (ce qui me vient à l'esprit ne me satisfait pas et ce qui me satisfait ne me vient pas!!!) J'apprécie beaucoup cette réponse comme celle du Bédoin auquel on demande comment te trouves-tu?) en -poésie c'est à dire- sa réponse était ..(Je trouve ce que je ne désire pas et désire ce que je ne trouve pas...)!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
(Texte du Scolastique)
Annexus:
Abû Âmr Ash-chaybanî (100/213...719/828) Philologue ; Spécialiste de la Philologie ou étude de la langue fondée sur la critique des textes.. Al-Khalil ibnou Ahmed Elfarahidi (718/791) | |
| | | Scolastique
Messages : 229 Localisation : Στοα Ποικιλέ ! Classe : Etudiant(e) en Médecine Inscrit le : 30/12/2009
| Sujet: Anthologie de la Poésie Arabe Ven 15 Jan 2010 - 17:32 | |
| D'Ibn Zaydûn à la Princesse Wallada :
"A quand le jour, repos, martyre! D'essaimer en toi ce que j'ai ! Aquand le jour où pour me dire De lettre en langue changerai Dieu le sait: plus ne suis-je moi Mais toi ce jour, pour ce que j'ai Et table ne m'est plus à joie! Et boire ne m'est plus caresse! Toi qui mets le sage en émoi! Toi raison d'une autre jeunesse! Soleil, es-tu fuyante image ? A mes yeux :voilée enfouie. Au front servile des nuages L'éclat de la lune qui luit! N'est rien d'autre que ton visage Quand sous son voile il resplendit...."
A suivre! | |
| | | Scolastique
Messages : 229 Localisation : Στοα Ποικιλέ ! Classe : Etudiant(e) en Médecine Inscrit le : 30/12/2009
| Sujet: QUATRAINS Ven 22 Jan 2010 - 11:55 | |
| QUATRAINS
OMAR KHAYYAM
Celui qui fit la coupe aime aussi la briser!
Chers visages si beaux, et seins doux au baiser
Par quel amour créés, détruits par quelle haine
Périssez-vous, trésors de cette fleur humaine?
Étreins bien ton amour, bois son regard si beau,
Et sa voix, et ses chants, avant que le tombeau
Te garde, pauvre amant, poussière en la poussière,
Sans chansons, sans chanteuse amie, et sans lumière.
Puisque ce monde est triste et que ton âme pure,
O mon amie, un jour, doit aller chez les morts,
Oh ! viens t’asseoir parmi les fleurs sur la verdure,
Avant que d’autres fleurs s’élèvent de nos corps.
Que vos pas soient légers à ces mousses fleuries,
Près de ces flots riants comme des pierreries,
Car on ne peut savoir de quelles lèvres douces
Et mortes, ont jailli ces fleurs parmi ces mousses.
L’homme est une poupée en la main d’un géant
Nous sommes des jouets sur le damier des êtres,
Et le quittons bientôt pour rentrer au néant,
Dans la botte et dans l’ombre où les vers sont nos maîtres.
Cloué, les yeux fermés, sur les hauts murs de Khous,
Pend l’affreux chef saignant du fier Key-Kavous.
Sur son crâne un corbeau crie en raillant sa gloire,
Où sont tes clairons d’or qui sonnaient ta victoire?
Que d’êtres non vivants qui vivent sur la terre !
Que d’autres enfouis au séjour du mystère !
Et devant ce désert du néant, je me dis
Que d’êtres y viendront, combien en sont partis !
Tu vis donc se fermer, plein d’adorables choses,
Ce livre, ta jeunesse, et se mourir les roses
Du jardin, d’où l’oiseau d’hier s’est envolé...
Où, pourquoi, qui le sait? Où s’en est-il allé?
Sois jaloux en voyant la rose qui s’effeuille;
Elle sourit et dit à celui qui la cueille
Déchirant le cordon de ma ceinture, enfin,
Je répands mes trésors d’amour sur le jardin!
Comme l’aube écartait le rideau de la nuit,
Quelqu’un de la taverne a crié : le temps fuit;
Remplis ta coupe avec la liqueur de la vie,
Et sois ivre, avant l’heure où la source est tarie.
Épervier fou, laissant le séjour du mystère,
Mon âme avait voulu monter encor plus haut;
Je n’ai point ici-bas trouvé ce qu’il lui faut,
Et rentre d’où je viens, mal content de la terre.
Que de soirs, avant nous, ont éteint leur clarté !...
Oh! prends garde, en posant ton pied sur la poussière,
Car peut-être fut-elle, aujourd’hui sans lumière,
La prunelle des yeux d’une jeune beauté?
A suivre... | |
| | | Scolastique
Messages : 229 Localisation : Στοα Ποικιλέ ! Classe : Etudiant(e) en Médecine Inscrit le : 30/12/2009
| Sujet: Re: La Poésie Arabe Jeu 29 Avr 2010 - 17:03 | |
| La Suite....
Les sages te l’ont dit : cette vie est un songe,
Une chose est certaine, et le reste est mensonge,
Une chose est certaine ainsi que nos amours,
La fleur s’épanouit, puis meurt, et pour toujours.
Plus rouge, plus ardente et plus fière est la rose
Qui fleurit à la place où quelque Émir repose,
Ainsi que la jacinthe en la mousse des bois,
Pâle, sort d’une tête adorable autrefois,
Toute espérance est vaine où notre cœur s’endort,
Et cendre elle devient; car tout va vers la mort.
Dans le désert ainsi disparaît la lumière
De la neige, éclairant sa face de poussière.
Eux-mêmes les savants, ces scrutateurs des causes,
Sans cesse poursuivant la vérité qui fuit,
N’ont pu faire un seul pas hors de l’ombre des choses,
Et, nous contant leur fable, ils rentrent dans la nuit.
Allah, Toi qui parfois T’endors, puis Te réveilles,
Te caches, puis soudain brilles en des merveilles,
Essence du spectacle, autant que spectateur
Serait-ce pour Toi seul que Tu T’en fais l’auteur?
Ce monde, moins que rien, n’est qu’un rêve pour Lui;
Sa splendeur, soleil d’or qui jaillit de la nuit,
Une heure fait briller des poussières d’atomes
— Et tout cela, vaine apparence de fantômes!
Nous sommes descendus très bas, et cette vie,
Où nous venions trop tard peut-être, a contenté
Si mal en ses désirs notre âme inassouvie,
Qu’il lui plaît de sortir d’un monde sans beauté.
Voici le printemps clair où les lys vont renaître,
Où, comme ravivé du souffle de Jésus,
Le rosier va fleurir, et le ciel au-dessus
Verser des pleurs d’amour, en pensant à son Maître.
P.S: Sacré Khayyam ? Hein ? | |
| | | Scolastique
Messages : 229 Localisation : Στοα Ποικιλέ ! Classe : Etudiant(e) en Médecine Inscrit le : 30/12/2009
| Sujet: Re: La Poésie Arabe Lun 3 Mai 2010 - 14:57 | |
| Il n'y a qu'une manière d'imaginer un chant...C'est de le chanter. Si la belle pense à un pas de danse, regardez ses talons. Et le poète n'imagine pas un beau vers, il le fait. La parole, le chant, la danse sont des choses réelles dans le monde, des choses que l'on entend ou que l'on voit. Le rythme, on le touche, sans métaphore aucune. Pourquoi, si je passe aux arts plastiques, irai-je dire, comme on le conte, que l'architecte voit son édifice avant de l'avoir fait, et comme une sorte de modèle idéal dans son esprit ?!!! Et que le peintre voit son tableau avant d'avoir posé une seule touche de couleur ? Et que celui qui dessine de souvenir pose son modèle devant lui et le copie ? Contes que tout cela !!! Oui, vraiment, ce genre d'homme dessine ou peint, essaie ou esquisse ; et ce qu'il a fait, il le voit, comme j'entends ce que je chante, comme j'écoute mon propre discours, comme je touche ma propre danse.... Et l'imagination parvient à la perfection créatrice juste autant que l’œuvre est faite..... | |
| | | Scolastique
Messages : 229 Localisation : Στοα Ποικιλέ ! Classe : Etudiant(e) en Médecine Inscrit le : 30/12/2009
| Sujet: Re: La Poésie Arabe Ven 14 Mai 2010 - 11:36 | |
| Le poète est un homme qui, sous la touche du malheur, trouve une sorte de chant d'abord sans paroles, une certaine mesure du vers d'abord sans contenu, un avenir de sentiment qui sauvera toutes les pensées!! Ces signes puissants subsistent dans le vrai poème (poieîn !), qui est toujours promesse de bonheur!! Ce dernier mot est assez clair, par son double sens ; car on dit bonheur d'expression, et chacun comprend... Le poète, ainsi, cherche ses pensées, non pas par la voie de raison, mais par la vertu d'un rythme sain, qui attend des paroles! La grande affaire du poète, où il n'est jamais ni trop intelligent, ni trop savant, est de refuser ce qui convient à peu près au rythme, et d'attendre ce miracle des mots qui tombent juste, qui soient de longueur, de sonorité, de sens, exactement ce qu'il fallait. Et quelquefois le poète finit trop vite ; un mot de trop, un peu de remplissage. Comme les peintres disent volontiers d'un tableau : « Ce n'est pas assez peint », ainsi on peut bien dire de presque tout poème qu'il n'a pas mûri assez lentement. Du moins un beau vers a cette plénitude, cette perfection, cette réconciliation merveilleuse du rythme, de la rime et du sens.... | |
| | | | La Poésie Arabe | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|